Henrietta Fore, Directrice De L’UNICEF : « Si Nous N’agissons Pas Maintenant, Cette Crise Sanitaire Risque De Se Transformer En Crise Des Droits De L’enfant »

Face à la situation des enfants dans le monde en cette période de la pandémie du coronavirus, la directrice de l’UNICEF a fait différentes déclarations dans lesquelles elle appelle à plus d’actions en faveur du droit des enfants.« Si nous n’agissons pas dès maintenant pour contrer les répercussions de la pandémie sur les enfants, elles provoqueront des dégâts irréversibles sur notre avenir à tous. » Voilà le message passé par Heniretta Fore, directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) lors d’une Déclaration à New York le 9 avril 2020. Elle appelle à plus d’actions en faveur des enfants et des jeunes qui ne « courent pas seulement le risque de contagion par la COVID-19 », mais qui sont aussi des victimes de cette maladie.

Les enfants, plus exposés

« Selon notre analyse, 99 % des enfants et des jeunes de moins de 18 ans dans le monde (2,34 milliards de personnes) vivent dans l’un des 186 pays ayant imposé une forme de restriction des mouvements en raison du COVID-19. Ils sont 60 % à vivre dans l’un des 82 pays où le confinement est total (7 %) ou partiel (53 %), soit 1,4 milliard de jeunes », explique la directrice de l’UNICEF.

Selon Henrietta Fore, les jeunes et les populations vulnérables sont celles qui souffrent de façon disproportionnée de toute crise. « Cette pandémie ne déroge pas à la règle », indique-t-elle pour inviter à protéger les enfants. Pour elle, « Il faut en premier lieu résister à la tentation, alors qu’une récession mondiale se profile à l’horizon, d’exclure de nos priorités les investissements dans notre avenir. Si nous augmentons dès aujourd’hui les investissements en faveur de l’éducation, de la protection de l’enfance, de la santé et de la nutrition ainsi que de l’eau et de l’assainissement, nous contribuerons à réduire les dommages causés par la crise et à éviter de futures crises. Le monde s’ouvrira à nouveau. »

Améliorer les systèmes de santé

La directrice de l’UNICEF demande une collaboration de tout le monde pour gagner le combat contre cette pandémie. À cela, elle ajoute la nécessité de renforcer les systèmes de santé aussi bien que les services sociaux axés sur l’enfance. À l’en croire, tant qu’un vaccin n’aura pas été trouvé contre cette maladie, elle continuera d’être une menace pour le monde. « Si nous n’agissons pas maintenant, cette crise sanitaire risque de se transformer en une crise des droits de l’enfant », craint-elle.

Les zones de craintes de Henrietta Fore sont nombreuses. Elle estime également que « Nous risquons de perdre bien plus de nouveau-nés, d’enfants, de jeunes et de femmes enceintes pour des causes étrangères au coronavirus si les systèmes de santé nationaux, qui subissent déjà une forte pression, sont totalement submergés ».

Elle appelle au respect strict des mesures de prévention contre la covid-19. Pour ce faire, elle estime qu’il convient de venir en aide aux plus vulnérables en matière d’hygiène.

Des fermetures d’écoles avec leurs lourdes conséquences

« En matière d’éducation, toute une génération d’enfants a subi une interruption des enseignements. Les fermetures d’écoles décidées à l’échelle de pays entiers ont perturbé la scolarité de plus de 1,57 milliard d’élèves dans le monde, soit 91 % d’entre eux », a-t-elle souligné avant de rappeler l’expérience des précédentes fermetures. À l’en croire, celles-ci ont montré que peu d’élèves et de filles déscolarisés retournent à l’école lorsque les écoles sont rouvertes.

Henrietta Fore estime que grâce aux précédentes situations d’urgence sanitaire, l’humanité a compris « [ndlr] que les enfants courent un risque accru d’exploitation, de violence et d’abus lorsque les écoles sont fermées, les services sociaux, interrompus et les mouvements, limités ». À l’en croire, ces fermetures des classes exposent les enfants à plusieurs dangers. Elle demande d’agir au plus vite pour stopper leurs effets.

Selon la directrice de l’UNICEF, d’autres conséquences ressortent de ces fermetures de classes. L’interruption des programmes de nutrition dans les établissements scolaires n’est pas sans conséquence. Elle occasionne une augmentation du taux de malnutrition, souligne-t-elle.

Ce qu’il faut…

Pour éviter toutes ces conséquences qui pèseront sur les enfants les plus vulnérables, Henrietta Fore invite : « Alors que des millions de parents luttent pour ne pas perdre leurs moyens de subsistance et leurs revenus, les gouvernements doivent intensifier les mesures de protection sociale. » Comme mesure, elle propose : la mise en place des filets de sécurité sociale et des transferts monétaires, préserver les emplois, collaborer avec les employeurs pour soutenir les parents qui travaillent et mettre l’accent sur des politiques qui permettent aux familles d’accéder à des services vitaux de santé, de nutrition et d’éducation.

« Les facteurs de vulnérabilité des enfants qui vivent dans des pays touchés par des crises ne vont pas disparaître et risquent d’être aggravés par les conséquences de cette pandémie. Un double péril menace donc les enfants », exprime-t-elle sa crainte. À l’en croire, « La communauté mondiale a la responsabilité de faire front commun afin de soutenir les enfants les plus vulnérables — qui ont été arrachés à leur famille et à leur maison —, de faire respecter leurs droits et de les protéger contre la propagation du virus. »

Appel en faveur des enfants détenus dans le monde

Notons également que le lundi 13 avril 2020, Heniretta Fore a lancé un appel en faveur des enfants détenus dans le monde en cette période du covid-19. « Des centaines de milliers d’enfants actuellement détenus dans des pays du monde entier sont gravement menacés de contracter le Covid-19 », a-t-elle fait comprendre dans sa déclaration de presse. Après avoir décrié les conditions de détention de ces enfants, elle clame leur libération pour diminuer leur risque de contagion par le Covid-19.

Rappelons que cette semaine, l’UNICEF a lancé son programme d’action mondial destiné à protéger les enfants les plus vulnérables. Ce programme repose sur six piliers : protéger la santé des enfants ; fournir des services d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène aux enfants vulnérables ; permettre aux enfants de poursuivre leur apprentissage ; aider les familles à subvenir à leurs besoins et à s’occuper de leurs enfants ; protéger les enfants de la violence, de l’exploitation et de la maltraitance ; et protéger les enfants réfugiés et migrants et ceux affectés par des conflits.

Togola

Source LE PAYS

 
 


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