La journée a été perturbée par la pandémie de Covid-19. Certains électeurs disent avoir fait le déplacement par « devoir citoyen ». « En prenant toutes les précautions nécessaires », précise un électeur, masque sur le nez.
L’Assemblée devait être renouvelée depuis 2018 et « le mandat des députés est aujourd’hui expiré », rappelle un second votant. D’autres ont fait aujourd’hui le choix de l’abstention. Chez eux, l’incompréhension reste entière. « Pourquoi avoir maintenu ce second tour ? », questionnent certains. « Nous voulons que les institutions puissent continuer, et qu’il n’y est pas une crise politico-institutionnelle » se justifiait dimanche Boubou Cissé le Premier ministre au moment de déposer son bulletin dans l’urne.
Ce matin, des masques étaient distribués dans quelques bureaux de vote. Alors que dans d’autres, il n’y avait seulement qu’une seule station de lavage de mains. Selon la Cocem, une coalition d’observateurs indépendants, les mesures de protection ont été renforcées au second tour. Avec un bémol tout de même : « toutes les mesures cruciales n’ont pas été prises en compte partout », lit-on dans un communiqué de la mi-journée.
Alors cette pandémie a-t-elle effrayé les Bamakois désireux de se rendre aux urnes ? La grande inconnue du jour reste la participation. Si traditionnellement, les élections législatives au Mali mobilisent assez peu, les estimations de participation du second tour ne sont pas encore connues. Pour le premier tour il y a 15 jours, moins de 13% des Bamakois se sont rendus aux urnes, contre plus de 85% dans la région de Kidal dans le nord du Mali.
Législatives au Mali – reportage dans un bureau de vote à Bamako
Coralie Pierret
Et à l’intérieur du pays…
A l’intérieur du Mali, les électeurs se sont déplacés à pas de sénateur pour aller voter ce dimanche. Ce sont des députés qu’on devait élire… Pas de monde devant les bureaux de votes. Mais généralement le matériel électoral était sur place, selon les témoins. Pas de vote dans des circonscriptions électorales du centre et du nord du pays soit parce que le matériel électoral a été détruit – c’est le cas de la localité de Gossi, située dans la région de Tombouctou –, soit à cause de la présence des jihadistes qui ont empêché l’arrivée sur place du matériel électoral.
La pratique d’achat de vote dénoncée par des observateurs nationaux dans les régions de Sikasso au sud et Kayes à l’ouest. Et même dans un centre de vote de Mopti au centre. Plus au nord, dans un bureau de vote de la localité de Diré, partisans de listes concurrentes ont fait usage d’armes à feu. Enfin, les kits sanitaires fournis par le ministère malien de la Santé pour lutter contre la maladie à coronavirus étaient à l’intérieur du Mali, plus présents dans les centres de vote que lors du premier tour.
Source : RFI