En lieu et place de la justice pour ces citoyens qui, à la fleur de l’âge, sont tombés devant de sa mosquée ; de la fin de l’insécurité ; de la réussite de la vraie refondation ; de l’atteinte de presque tous les objectifs pour lesquels lui et ses camarades du M5-RFP ont fait sortir des millions de Maliens dans la rue, c’est une simple distinction d’une organisation mondiale « inconnue » que l’imam Mahmoud Dicko, à travers ses proches, brandit comme un trophée de guerre. D’ailleurs où est la fierté d’avoir un trophée pour un combat non gagné ?
« La forte annonce concernant l’imam Mahmoud Dicko » a été, enfin, faite. Il ne s’agit pas de sa colère concernant l’attaque de Tessit, de sa position sur la dégradation de la situation sécuritaire, de son avis sur les contestations concernant le CNT qui souffre de légitimité, de ses conseils aux autorités à travailler dans l’inclusivité pour la réussite des réformes politiques et institutionnelles…mais d’une distinction qui lui a été faite par l’Organisation Mondiale des Droits de l’Homme pour, dit-on, son combat pour le Mali.
L’annonce « historique » de ce trophée « mondial » a été faite par N’douga Maïga devant des dizaines de militants de l’imam Mahmoud Dicko. « Le secrétaire international de l’organisation mondiale de droits de l’homme a donné instruction à son bureau régional de l’Afrique de l’Ouest de désigner le leader (politique, associatif, religieux) qui a joué un rôle prépondérant sur le plan social, sur le plan politique, sur le plan sécuritaire. Le bureau régional a, à travers ses chercheurs, fait ses enquêtes dans les 16 pays de l’Afrique. Dans tous leurs rapports, il a été dit que le rôle que Cheick Imam Mahmoud Dicko a joué pour le Mali, personne ne l’a pas fait pour son pays en Afrique de l’Ouest. Le rapport a été soumis à l’organisation mondiale des droits de l’homme qui a décidé de désigner de hautes personnalités pour remettre la haute distinction et la décoration à l’imam. Cette délégation sera à Bamako le 28 mars et la cérémonie aura lieu le 30 », a déclaré le chargé à la communication à la Primature qui a annoncé que ladite cérémonie sera présidée par le président du Conseil National de Transition qui souffre d’un problème de légitimité.
Qu’est-ce que l’Organisation mondiale des droits de l’homme ? Cette structure, même si elle existe, elle n’est pas du tout bien connue, en tout cas, pas au Mali. Sur les réseaux sociaux, les critiques sont acerbes. Selon Mohamed Ag Assory très suivi sur Facebook, ladite organisation est « inconnue dans ce domaine ».
Une distinction qui n’honore pas le bénéficiaire
L’imam Mahmoud Dicko s’est battu et a obtenu la démission de Soumeylou Boubeye Maïga de la Primature en 2018. Ensuite, il a joué la carte de son « fils » qu’il a combattu après. Après un combat au cours duquel certaines personnes ont perdu la vie, IBK a été chassé du pouvoir. Mais notre imam, depuis l’installation des autorités transitoires, s’est fait disparaitre du public sous prétexte d’un retour dans sa mosquée. Les maux qu’il a combattus sous IBK se répètent, l’imam observe jusque dans sa mosquée et ne dit mot. L’insécurité, les arrestations « extrajudiciaires », les nominations dites « claniques », les violations des textes, notamment dans la composition du CNT dont ses proches en font partie, la démolition dans la zone aéroportuaire…l’imam ne dit mot. Il ne commente rien, il ne rappelle pas les autorités à l’ordre concernant leurs dérives. La première fois où il a lancé des piques aux autorités de la transition, c’est lors du meeting de la plateforme GIJIYA KURA.
Son silence était incompréhensible, ne serait est-ce que pour la mémoire des victimes du 10, 11 et 12 juillet. Son silence était incompréhensible et inadmissible du moment où les pratiques combattues sous IBK continuent à se faire. Seuls les acteurs ont changé, mais les mêmes pratiques continuent. Ces dernières semaines, les Maliens, en plus des autres difficultés, sont confrontées à la vie chère.
Malgré tout, l’imam reste un simple observateur au lieu d’être acteur comme il l’a fait pour chasser IBK du pouvoir. Or, il a ses éléments dans le gouvernement, dans le Conseil national de la Transition, dans des cabinets, dont celui du Premier ministre.
Si son combat était réellement mené pour le peuple, il ne se serait pas retourné dans la mosquée sans que le combat pour lequel il se bat ne se réalise pas. Or, IBK est parti, mais les problèmes sont là et s’aggravent.
Et c’est à cette période où l’imam est en train de perdre sa crédibilité, sa popularité au plan national qu’on lui attribue une distinction dite « internationale ». La distinction n’est pas une mauvaise chose en soi, mais l’imam devait permettre à ses éléments d’éviter des tapages là-dessus.
Il pouvait se glorifier de ce trophée s’il avait gagné le combat pour la refondation, le combat pour la paix et la réconciliation nationale, le combat pour un Mali nouveau. Il aurait pu se glorifier de ce trophée si, au moins, justice a été faite pour les victimes du 10, 11 et 12 juillet. Il aurait pu, enfin, se glorifier si ces nouvelles autorités n’avaient pas déçu les Maliens.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS
« La forte annonce concernant l’imam Mahmoud Dicko » a été, enfin, faite. Il ne s’agit pas de sa colère concernant l’attaque de Tessit, de sa position sur la dégradation de la situation sécuritaire, de son avis sur les contestations concernant le CNT qui souffre de légitimité, de ses conseils aux autorités à travailler dans l’inclusivité pour la réussite des réformes politiques et institutionnelles…mais d’une distinction qui lui a été faite par l’Organisation Mondiale des Droits de l’Homme pour, dit-on, son combat pour le Mali.
L’annonce « historique » de ce trophée « mondial » a été faite par N’douga Maïga devant des dizaines de militants de l’imam Mahmoud Dicko. « Le secrétaire international de l’organisation mondiale de droits de l’homme a donné instruction à son bureau régional de l’Afrique de l’Ouest de désigner le leader (politique, associatif, religieux) qui a joué un rôle prépondérant sur le plan social, sur le plan politique, sur le plan sécuritaire. Le bureau régional a, à travers ses chercheurs, fait ses enquêtes dans les 16 pays de l’Afrique. Dans tous leurs rapports, il a été dit que le rôle que Cheick Imam Mahmoud Dicko a joué pour le Mali, personne ne l’a pas fait pour son pays en Afrique de l’Ouest. Le rapport a été soumis à l’organisation mondiale des droits de l’homme qui a décidé de désigner de hautes personnalités pour remettre la haute distinction et la décoration à l’imam. Cette délégation sera à Bamako le 28 mars et la cérémonie aura lieu le 30 », a déclaré le chargé à la communication à la Primature qui a annoncé que ladite cérémonie sera présidée par le président du Conseil National de Transition qui souffre d’un problème de légitimité.
Qu’est-ce que l’Organisation mondiale des droits de l’homme ? Cette structure, même si elle existe, elle n’est pas du tout bien connue, en tout cas, pas au Mali. Sur les réseaux sociaux, les critiques sont acerbes. Selon Mohamed Ag Assory très suivi sur Facebook, ladite organisation est « inconnue dans ce domaine ».
Une distinction qui n’honore pas le bénéficiaire
L’imam Mahmoud Dicko s’est battu et a obtenu la démission de Soumeylou Boubeye Maïga de la Primature en 2018. Ensuite, il a joué la carte de son « fils » qu’il a combattu après. Après un combat au cours duquel certaines personnes ont perdu la vie, IBK a été chassé du pouvoir. Mais notre imam, depuis l’installation des autorités transitoires, s’est fait disparaitre du public sous prétexte d’un retour dans sa mosquée. Les maux qu’il a combattus sous IBK se répètent, l’imam observe jusque dans sa mosquée et ne dit mot. L’insécurité, les arrestations « extrajudiciaires », les nominations dites « claniques », les violations des textes, notamment dans la composition du CNT dont ses proches en font partie, la démolition dans la zone aéroportuaire…l’imam ne dit mot. Il ne commente rien, il ne rappelle pas les autorités à l’ordre concernant leurs dérives. La première fois où il a lancé des piques aux autorités de la transition, c’est lors du meeting de la plateforme GIJIYA KURA.
Son silence était incompréhensible, ne serait est-ce que pour la mémoire des victimes du 10, 11 et 12 juillet. Son silence était incompréhensible et inadmissible du moment où les pratiques combattues sous IBK continuent à se faire. Seuls les acteurs ont changé, mais les mêmes pratiques continuent. Ces dernières semaines, les Maliens, en plus des autres difficultés, sont confrontées à la vie chère.
Malgré tout, l’imam reste un simple observateur au lieu d’être acteur comme il l’a fait pour chasser IBK du pouvoir. Or, il a ses éléments dans le gouvernement, dans le Conseil national de la Transition, dans des cabinets, dont celui du Premier ministre.
Si son combat était réellement mené pour le peuple, il ne se serait pas retourné dans la mosquée sans que le combat pour lequel il se bat ne se réalise pas. Or, IBK est parti, mais les problèmes sont là et s’aggravent.
Et c’est à cette période où l’imam est en train de perdre sa crédibilité, sa popularité au plan national qu’on lui attribue une distinction dite « internationale ». La distinction n’est pas une mauvaise chose en soi, mais l’imam devait permettre à ses éléments d’éviter des tapages là-dessus.
Il pouvait se glorifier de ce trophée s’il avait gagné le combat pour la refondation, le combat pour la paix et la réconciliation nationale, le combat pour un Mali nouveau. Il aurait pu se glorifier de ce trophée si, au moins, justice a été faite pour les victimes du 10, 11 et 12 juillet. Il aurait pu, enfin, se glorifier si ces nouvelles autorités n’avaient pas déçu les Maliens.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS