MALI “DÉTÉRIORATION GRAVE ET CONTINUE DE LA SÉCURITÉ”

La violence se répand si rapidement au Mali qu’elle met en péril la survie même de l’État, a déclaré vendredi l’expert des Nations Unies sur les droits de l’homme dans le pays au terme d’une visite officielle de 11 jours au cours de laquelle il a été informé d’une augmentation des exécutions extrajudiciaires, d’autres homicides, des enlèvements de civils et de viols collectifs de femmes.

« Nous sommes très préoccupés par la détérioration grave et continue de la sécurité qui a dépassé un seuil critique », a déclaré l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Mali, Alioune Tine, décrivant « un État affaibli et impuissant, qui assume difficilement son rôle régalien de protection des populations civiles face aux groupes armés qui essaiment dans tout le pays ».

La volonté politique des autorités remise en question
« Il est grave de constater que les populations civiles subissent aussi des violences de la part des Forces de Défense et de Sécurité Maliennes (FDSM) censées les protéger », a-t-il ajouté.

M. Tine a déclaré que certaines personnes rencontrées lors de sa visite ont exprimé de sérieux doutes sur la volonté politique des autorités maliennes de prendre des mesures concrètes pour garantir la sécurité des populations civiles, en particulier dans les régions les plus touchées par la crise et les conflits.

« Cela doit absolument changer », a-t-il déclaré. « Il faut un sursaut national et une volonté inébranlable des autorités maliennes, avec le soutien actif de leurs partenaires, pour restaurer l’autorité de l’Etat et assurer la protection des populations civiles. »

Tous azimuts contre les populations civiles
M. Tine s’est dit gravement préoccupée par la dégradation rapide et continue de la sécurité créée par la défaillance des institutions de l’État et qui donne lieu à des attaques tous azimuts contre les populations civiles par des groupes armés tels que la Jama’at Nusrat al-Islam wal Muslimin (JNIM), l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et d’autres qui consolident leur contrôle sur des zones dans le nord et le centre du pays. Ils s’étendent également aux régions méridionales du Mali, et la violence communautaire augmente dans le centre du pays.

Les populations civiles du nord (régions de Gao, Menaka et Tombouctou), du centre (régions de Bandiagara, Douentza, Mopti et Ségou) et du sud (régions de Koutiala, San et Sikasso) subissent des violations de leurs droits humains fondamentaux et atteintes à ces droits et sont même tuées.

Mali: le plan d’action du Premier ministre Choguel Maïga adopté. Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a présenté son plan d’action gouvernementale 2021-2022 devant les membres du Conseil national de la transition, à Bamako. “Parce que les élections sont un processus et non une fin en soi, nous devons œuvrer à leur réhabilitation et à leur crédibilité”, déclare-t-il. Les membres du Conseil national de la transition ont, malgré les doutes, plébiscité le plan d’action par 102 voix pour, 2 contre et 9 abstentions. Les détails dans ce journal.

Source : Toulouse7

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