Djenné : 10 villages sous le « diktat des djihadistes » depuis 4 ans implorent l’aide des autorités de la transition

les villages de Koina, Kounty, Marebougou, Tiekorobougou, N’Dombougou, Diorobougou, Koumaga, Koroboro, Perta et Souma des communes de Femai et Dieraye vivent sous le diktat des djihadistes depuis plus de 4 ans et sont coupés du reste du Mali avec son corollaire de famine. Les ressortissants de ces villages ont organisé une conférence de presse, le samedi 18 septembre 2021 à la maison de la presse afin de relater les difficultés dans lesquelles vivent les ressortissants tout en demandent aux autorités de la transition de tout mettre en œuvre pour les libérés du joug des djihadistes.

« On a l’impression de ne pas faire partie du Mali et depuis 2018 nous sommes laissés pour compte, les djihadistes nous empêchent de vaquer à nos occupations quotidiennes, enlèvent nos bétails, nous empêchent de cultiver, de pratiquer la pêche et toutes les autres activités génératrices de revenus au sein de ces dix villages. Nous demandons aux autorités maliennes de nous venir en aide et de nous aider à chasser jamais ces djihadistes pour qu’on reprenne à vivre en paix et en quiétude » a dévoilé Djeli Youssouf Koné. Selon lui, le nombre de victimes des djihadistes est incalculable. Il a fait savoir que certains villages ont été désertés par le reste des populations qui ont échappés à la pluie de rafales des djihadistes et a révélé que le malheur de ces dix villages a été de ne pas accepter d’accompagner les djihadistes dans leur dessein inavoué, car selon lui personne ne peut venir leur dire comment pratiquer une religion qui est pratiquée dans leur localité depuis plus des siècles et que les mosquées de certaines localités de Djenné existe depuis plus de 100 ans. « Personne ne peut venir nous apprendre comment pratiquer l’islam. Même aujourd’hui au moment où on tient cette conférence de presse, on vient d’être informé que les armes sont en train de crépiter et feront sans doute d’autres victimes pour rallonger le lot », note-t-il. L’intervention de Moussa Diarra du village de Perta a tourné autour de la position de l’armée malienne qui selon lui vient toujours pour constater les dégâts causés par les djihadistes dans les différents villages mais qui n’intervient jamais même si elle est informée à temps qu’une attaque est en cours. « Nous ne savons plus si les FAMAS déployées dans le cercle de Djenné sont là pour assurer notre sécurité ou pour juste venir constater les dégâts et se retirer paisiblement nous laissant entre les mains des djihadistes ? », s’interroge-t-il. Moussa a signalé qu’ils connaissent la cachette des djihadistes et qu’en cette période de crue du fleuve qu’ils n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre à cause de l’eau et qu’il est facile d’en finir avec eux dans la zone. Il a informé que l’actuel président de la transition le colonel Assimi Koita connait bien la zone et sait les souffrances dans lesquelles vivent la population de ces villages. « Il était à Sofara et lors d’une attaque meurtrière des djihadistes, il nous a aidés à ramasser les débris humains pour les mettre dans des sachets afin qu’on puisse les enterrer. » « Nous implorons les nouvelles autorités à nous venir en aide et à nous libérer du joug des djihadistes afin qu’on puisse vaquer à nos occupations librement », déclare-t-il. Les ressortissants de tous les villages ont évoqué les difficultés qui sont leur quotidien et demandent l’aide des autorités de la transition pour permettre aux enfants de retourner à l’école qui est fermée depuis quatre ans, aux populations d’avoir accès à des soins de qualité car n’ayant plus droit depuis 4 ans également ; de pratiquer l’agriculture, l’élevage et la pêche ainsi que d’autres activités génératrices de revenus dont ils sont privés par les djihadistes.

Moussa Samba Diallo

Source: Lerepublicainmali

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