Ibrahim Boubacar Keïta (Paix à son âme !) demeure à ce jour le seul Premier ministre du Mali démocratique à avoir passé 6 ans et 10 jours à la Primature.

Cela a été possible parce qu’il était le Président de l’Adéma-PASJ, parti qui avait la majorité à l’assemblée nationale et dont le candidat avait remporté le second tour du scrutin présidentiel de juin 1992. Allez savoir pourquoi ses prédécesseurs Younoussi Touré (10 mois et 3 jours) et Abdoulaye Sékou Sow (9 mois et 23 jours) n’ont pas pu durer à la Primature. Tout Premier ministre de l’ère démocratique qui a été nommé par le Président de la République sans que ce soit le parti majoritaire ou la majorité présidentielle qui le propose a été contraint à la démission. En effet, de 2002 à aujourd’hui, aucun Premier ministre n’a réussi à se maintenir pendant longtemps à la Primature en mettant à la touche les partis politiques les mieux structurés et les mieux implantés aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Les partis politiques avaient été mis à l’écart durant les deux mandats du Président ATT au nom du fameux  »CONSCENSUS » mais tout le monde se rappelle comment cela s’est terminé. Un Président qui a été chassé du pouvoir à trois mois de la fin de son mandat constitutionnel et qui a été contraint à l’exil. Comme pour dire qu’il n’y a pas pas de démocratie sans les partis politiques. Ce n’est pas à cause des partis politiques que le Mali est tombé à terre mais à cause de la mise à l’écart des partis politiques dans le choix de nos gouvernants. Ce qui a rendu possible cette mise à l’écart des partis politiques c’est bien évidemment la mise en veilleuse des règles, des principes et des valeurs édictées dans les Statuts et règlements intérieurs desdits partis. Au moment de sa création chaque parti politique se donne les meilleurs textes pour garantir la démocratie à l’interne de la structure mais au fil du temps ces textes sont foulés à pieds par les premiers responsables dudit parti à cause de leurs intérêts privés. C’est grâce à une complicité parfois sournoise entre le Prince du jour et quelques petits malins qu’on peut qualifier d’apprentis sorciers logés de manière inamovible au sein des partis politiques que l’instrumentation de ces outils sans lesquels il n’y a pas de démocratie a été rendue possible.
Redonnons à la politique ses lettres de noblesse et apprenons à respecter nos textes et nos engagements propres si nous voulons que les partis politiques soient des instruments efficaces et efficients de conquête et d’exercice du pouvoir démocratique dans ce pays. Voilà tout l’enjeu du MALI-KOURA…

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