A l’instar de la communauté internationale, notre pays a commémoré, hier, la Journée internationale de l’alphabétisation. La cérémonie était placée sous le haut parrainage de l’épouse du président de la République, Mme Keïta Aminata Maïga.
C’était en présence du ministre de l’Education nationale, Dr Témoré Tioulenta, et du représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), Pierre Saye.
Le 8 septembre est consacré à la célébration de la Journée internationale de l’alphabétisation. Cette année, l’Unesco a retenu le thème : «Alphabétisation et multilinguisme». Mais le thème national est intitulé : «Alphabétisation et multilinguisme pour un développement inclusif et une paix durable ».
Le ministre de l’Education nationale a tout d’abord rendu hommage à la Première dame pour son engagement au bénéfice du sous-secteur de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle (AENF). Saluant la pertinence du thème national, Témoré Tioulenta a expliqué qu’il est directement axé sur les réalités de notre pays, sérieusement secoué par une crise sécuritaire, doublée de conflits communautaires dans les Régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. Selon lui, les langues utilisées par les communautés constituent les meilleurs moyens de communication puisqu’elles sont les principaux supports pour les besoins d’échanges, d’interaction et de confiance mutuelle afin de bâtir une société forte.
Le multilinguisme, a-t-il affirmé, qui illustre le caractère multiethnique et multiculturel de notre société est un facteur déterminant de dialogue et de vivre ensemble.
Le ministre Tioulenta a révélé ensuite que son département a ouvert 2.818 centres d’alphabétisation fonctionnels, 1.098 centres d’éducation pour le développement, quatre centres d’apprentissage féminins et un centre d’éducation pour l’intégration. Mais il a aussi signalé que le sous-secteur de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle est confronté à des difficultés qui ont trait au faible niveau de qualification du personnel d’encadrement et à l’abandon de certains auditeurs du fait de l’inexistence de motivation.
Selon le ministre de l’Education nationale, notre pays enregistre un faible taux d’alphabétisation d’environ 33%. Cela est lié au déficit de financement, a-t-il soutenu. « La vision actuelle de mon département en matière d’AENF est de coupler désormais l’alphabétisation aux activités génératrices de revenu», a expliqué le ministre de l’Education nationale.
Le représentant de l’Unesco a indiqué que notre pays a accompli des efforts importants dans le domaine de l’éducation depuis les premières heures de son accession à la souveraineté nationale. Selon lui, l’intégration de l’alphabétisation dans les programmes des opérations de développement est l’un de ces efforts.
Pierre Saye a rappelé que le taux d’alphabétisation des adultes de 15 ans reste encore faible. Selon EMOP 2017/2018, a-t-il précisé, 34,3% sont alphabétisés, soit 24,6% de femmes.
Il a également fait savoir que cette année, la Journée internationale de l’alphabétisation doit permettre de concilier les politiques et les pratiques afin de parvenir à une plus grande inclusion dans les contextes multilingues pour bâtir des sociétés pacifiques et équitables.
Mme Keïta Aminata Maïga a, pour sa part, expliqué que l’alphabétisation de masse et de qualité de l’ensemble de nos populations constitue une des réponses adéquates pour faire face aux maux qui freinent le développement économique et social de nos pays, au rang desquels l’ignorance, l’illettrisme, la pauvreté et les conflits de toute nature.
«Nous devons donc œuvrer dans une dynamique permettant de mettre à profit les valeurs et les opportunités de l’alphabétisation en lien avec la diversité de nos langues et cultures en vue d’asseoir une paix durable sans laquelle aucun développement ne serait possible», a souligné l’épouse du président de la République. Mme Keïta Aminata Maïga a félicité ensuite le ministère de l’Education nationale pour les efforts louables pour l’atteinte des objectifs de lutte contre l’analphabétisme dans notre pays. Elle n’a pas manqué de remercier les partenaires techniques et financiers pour l’accompagnement des initiatives de recherche de réponses aux besoins de formation du citoyen.
Un des temps forts de la cérémonie a été la remise de Ciwara par la Première dame à la Coordination des associations et ONG féminines du Mali (Cafo).
Mohamed D. DIAWARA
Source : l’Essor