A NE PAS MANQUER : Communiqué du Gouvernement de la République du Mali sur l’Arrestation et l’incarcération de Madame Rokiatou Traoré, artiste, musicienne, auteur-compositeur et interprète
URGENT : Burkina: un soldat tué et un assaillant abattu lors d’une attaque dans le nord
Inondable, c’est l’intitulé d’une collection d’œuvre d’art plastique présenté par la plasticienne Mariam Ibrahim Maiga ce samedi 14 mars dans la galerie d’art contemporain « Bamako Art Gallery » sise à Baco-Djocoronie ACI. A travers cette exposition l’artiste dit vouloir expliquer que la violence conjugale n’est pas une exclusivité masculine.
Traditionnellement le mois de mars est le mois au cours duquel on insiste sur la souffrance, l’injustice et surtout la violence que subissent les femmes. Et tout le monde lutte pour qu’enfin le coupable systématique que l’homme reconnaisse ses torts et change de comportement envers son épouse, sa mère, sa sœur, sa tante ou encore son amie.
Mais une femme a décidé de rompre avec cette idée reçue qui voudrait que ce soit l’homme seul le coupable de toute violence basée sur le genre. Cette dame, c’est Mariam Ibrahim Maiga, artiste plasticienne et fondatrice du collectif TIM’ARTS et de l’espace SIF’ARTS. En effet, au cours d’une exposition de ses tableaux qu’elle a réalisé pour mettre en lumière un sujet tabou dont les principales victimes ont difficilement le courage d’en parler.
Dans ses œuvres, Mariam aborde la violence conjugale, mais celle faite aux hommes. Et pour se faire, la visite de ses œuvres, qui a débuté dans l’après-midi de ce samedi 14 mars dans les locaux de « Bamako Art Gallery », le public a eu droit à une projection de vidéo. Et dans cette vidéo de moins d’une dizaine de minutes, on attend un homme au visage masqué, témoigné de la violence qu’il a subi de sa femme pendant 18 ans. Et, il en ressort aussi de cette projection qu’un homme meurt chaque 14 jours sous les coups de sa femme. Il suffisait de constater la réaction des personnes présentes dans cette salle pour comprendre à quel degré ce sujet demeure un tabou dans la société.
Et puisque les hommes ont du mal à extérioriser leur souffrance, il a fallu une femme, une sœur et une fille pour porter la souffrance silencieuse de la gente masculine et de surcroit en mois de mars.
L’artiste explique ses œuvres comme étant une manière de voir plus le bon côté des choses ; en se disant que la femme n’est pas la seule victime et que l’homme n’est pas le seul coupable. Pour elle, avant de juger l’autre et le condamner, il faut faire son autocritique en se regardant dans les glass. Une de ses œuvres exposées illustre justement cette vision : c’est un miroir sur lequel on peut regarder son reflet, mais aussi une paire de chaussure d’homme et des traces de pas comme pour se faire une idée du chemin parcouru par celui qu’on s’apprête à juger. D’autre œuvre d’art plein de sens comme ce tableau qui prône l’amour entre masculin et féminin avec des inscriptions telle que : « les espaces entre les doigts ont été créés pour laisser une autre personne les comblés/ le père, le frère, le mari, le fils, l’ami… ». Ou encore cette inscription expliquant que la femme aussi peut être bourreau : « les femmes ne sont que des victimes…Elles sont aussi des bandits cheffes Mdrrr… »
Ses œuvres d’art resteront exposer dans les mêmes locaux jusqu’au 30 avril 2020 pour les amoureux d’art ou pour les simples curieux.
S.GUINDO et A. OUATTARA,
Source : Malijet