Adam Dicko, à propos des législatives 2020: «Ce que nous avons vu n’est pas rassurant pour notre démocratie»

La Directrice Exécutive de l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté active et la Démocratie (AJCAD) a fait le point de la participation de son organisation aux élections législatives dont le second tour s’est tenu le 19 avril dernier. Adam Dicko a animé une conférence de presse, ce mercredi 29 avril, au siège de son ONG.

200 observateurs déployés et 400 agents d’assistance électorale pour aider les citoyens à voter. La participation de l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté active et la Démocratie aux élections législatives, selon Adam Dicko, a été constante tout au long du processus électoral. Ainsi, grâce à une campagne qu’elle avait lancée, AJCAD a fait inscrire plus 106 000 personnes sur la liste électorale. L’ONG a apporté son assistance pour des cas de validation, de transfert ou de radiation de la liste électorale.

«Les élections sont un moment où le citoyen a tout le pouvoir », affirme la Directrice Exécutive de l’AJCAD. Malheureusement, dénonce-t-elle, le pouvoir de l’argent joue sur la lucidité des citoyens. «Nous avons été marqués par le pouvoir de l’argent pendant ces élections », s’indigne Adam Dicko. Et d’ajouter : «On voyait, on attendait les gens demander le changement avant les élections, mais au moment de la prise de décision, ce que nous avons vu n’était pas rassurant pour notre démocratie».

Aux dires de la conférencière, ses observateurs ont rapporté des cas où les électeurs, assis devant les centres de vote, refusent d’accomplir leur devoir civique tant que l’argent n’est pas donné. « On refuse 2000 f, quelqu’un nous a déjà proposé 3000 f on n’a pas accepté », pouvait-on les entendre discuter avec les représentants des candidats. Le poids de l’argent sur ces élections législatives était réel, selon Adam Dicko. Malheureusement, s’inquiète-t-elle «les couches qui prennent l’argent – les femmes et les jeunes – ne se doutent pas que ça se retournera contre elles».

Pour la Directrice Exécutive, le manque de confiance entre politiques et citoyens est réciproque. Autant les citoyens n’ont pas confiance aux politiques, autant les politiques n’ont pas confiance aux citoyens. Pour que ça marche au Mali, conseille Adam Dicko, il faut que chacun joue réellement son rôle: les partis politiques, la société civile y compris les médias et les autorités qui doivent sanctionner si nécessaires.

Mamadou TOGOLA

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