A la date du 07 mai, le Mali compte 2 021 personnes-contact. Il s’agit des personnes ayant été en contact avec un cas positif de Covid-19. Jusque-là, ces personnes n’étaient testées et prises en charge par l’Etat que si elles présentaient des symptômes. Problème ? Avec la Covid-19, on estime à 20% le nombre de cas asymptomatique, soit une personne infectée sur cinq ne présente aucun signe de la maladie. Dans le contexte malien d’auto-confinement, ce malade non testé propage le virus autour de lui jusqu’à sa guérison, dans le meilleur des cas. «Désormais, toutes les personnes-contact bénéficieront de tests systématiques», a indiqué le ministre la santé, devant les médias.
Une décision stratégique
La décision des autorités jadis de ne pas effectuer systématiquement des tests sur les personnes-contact peut être incompréhensible pour certains, elle est pourtant stratégique pour qui connaît les limites de nos ressources. Au début de la pandémie, le Mali disposait d’environ 2 000 tests de diagnostic dont le 1 500 au Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC), seul laboratoire capable de rendre le virus inoffensif avant tout test. Le reste des tests a été acquis à l’issue d’une formation de l’OMS à Dakar, en janvier. Avec seulement 2000 tests pour des dizaines d’analyses au quotidien, il fallait tout faire pour ne pas laisser le virus entrer sur le territoire malien. Le défi a été relevé, du moins jusqu’en mi-mars, avec l’arrivée des derniers vols commerciaux.
Du côté des autorités, l’espoir est venu des 20 000 kits de test de coronavirus offert par le président du Groupe Alibaba, le milliardaire chinois Jack Ma. Problème là encore, ces tests ne pouvaient fonctionner. Car, la méthode de test PCR utiliser au Mali, nous a indiqué un spécialiste, «nécessite des kits d’extraction» pour que les tests Alibaba puissent être opérationnels. Réunis le 14 avril dernier, les membres de la Plateforme nationale de réduction des risques et catastrophes ont recommandé au Gouvernement l’ «acquisition des kits d’extraction pour ses tests chinois». Avec l’annonce du ministre, il y a lieu de penser que ces tests chinois sont désormais opérationnels, même si le conférencier « pressé » n’a pas donné des détails sur ce point.
L’implication des structures privées…
Ces tests systématiques sur les personnes-constat vont certainement apporter, dans les jours à venir, une augmentation de cas positifs au Mali. Pour faire face à ce flux de malades, les autorités sanitaires ont annoncé des partenariats avec des établissements privés de santé notamment Golden Life Hosptial, Clinique Guindo ou encore la Polyclinique Pasteur. Avec un taux de létalité de 4% à la date du 07 mai 2020, le Mali est dans la moyenne des pays africains sur le nombre de morts liés à la Covid-19. Ce qui fait dire au ministre Sidibé qu’il n’y a pas de quoi s’alarmer, «même si on a tendance à croire que l’herbe est toujours plus verte dans le jardin du voisin», conclut-il.
Mamadou TOGOLA
Source: Maliweb.net
