DÉPART FORCÉ DU CHEF DE L’ÉTAT ET DE SON RÉGIME : LES SECRETS D’UN COUP D’ÉTAT ARRANGÉ

L’entrée du Mali dans l’ère démocratique s’est faite par un coup d’Etat qui a renversé le régime dictatorial du Général Moussa TRAORE en mars 1991. De cette date à nos jours, tous les présidents démocratiquement élus ont été emportés par un Coup d’Etat, excepté le Président Alpha O Konaré. À la seule différence des autres putschs, celui perpétré contre IBK en début de semaine dernière s’est effectué sans effusion de sang. Tout laissait penser que le Coup d’Etat a été négocié entre les différents corps de l’armée pour éviter un bain de sang.

Malgré qu’il soit l’un des crimes les plus graves qu’un Etat démocratique pourrait connaître, la manière du Coup d’Etat contre IBK a été saluée par certaines personnes au seul motif que les militaires ne se sont pas entretués comme c’était le cas en 2012. Tous les corps militaires et paramilitaires étaient engagés dans le putsch comme si l’action était préméditée quelques temps auparavant.

Tel n’était pas le cas et il nous revient qu’au début de la mutinerie, la situation était tellement confuse que certains militaires ne savaient même pas ce qui se tramait. Si en 2012   des militaires avaient abandonné leur position dans certaines capitales régionales pour rejoindre la junte à Kati, cette fois-ci, il a été instruit à tout le monde de garder ses positions. Concernant le cas du Chef de l’Etat, des éléments superbement entrainés et équipés étaient déployés dans les environs de son domicile. Par moment, ces soldats de la sécurité présidentielle avaient formé plusieurs ceintures de sécurité autour du domicile.@t2 Autrement dit, ils étaient prêts à mourir pour sécuriser le Chef de l’Etat et le Premier ministre Dr Boubou CISSÉ. Cependant, IBK et son Premier ministre ont été interpellés de la manière la plus surprenante pour ceux qui connaissent les Coups d’ETAT en Afrique. IBK ne voulait pas qu’il y ait des morts :

’’ Si aujourd’hui, après des semaines de turbulences, de manifestations diverses, ponctuées hélas par des victimes, devant lesquelles je m’incline, que je n’ai jamais souhaitées, chacun dans ce pays le sait.  En tout cas j’avais toujours mis en garde. Vu que, quand on mène dans la rue, on ne sait jamais ce qui peut en résulter de bien ou de pire. Hélas le pire en a résulté… je ne souhaite qu’aucun sang   soit versé pour mon maintien aux affaires. ’’, disait-il.

Les militaires qui sécurisaient IBK ont laissé passer les autres qui venaient de KATI pour interpeller les deux hauts dirigeants du pays. Selon nos sources, le véritable chef d’orchestre de l’opération serait le chef de la SE Général Moussa DIAWARA qui aurait convaincu IBK de se rendre sans poser de résistance.  Autrement dit c’est lui    qui était entre le Chef de l’Etat   et les mutins et il pouvait ordonner même contre le grès du Chef de l’Etat   l’ouverture du feu contre les mutins. Etant un haut gradé de l’armée qui jusqu’à aujourd’hui a réussi à placer correctement ses hommes de main, le General Diawara a été écouté ; il a joué son rôle de protecteur et d’homme de confiance du Chef de l’Etat jusqu’au bout. C’est dire qu’en plus du General Moussa DIAWARA, les hommages sont également à rendre aux putschistes qui ont malgré tout respecté IBK car, il n’a pas été insulté, ni humilié comme ATT qui a reçu des menaces et des injures de la part de certains membres de l’ex CNRDRE.

Mahamane TOURÉ

NOUVEL HORIZON



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