Dans un entretien exclusif qu’il a bien voulu nous accorder, le candidat à la présidence du Conseil national du patronat du Mali (CNPM) Diadié dit Amadou Sankaré expose les motivations de sa candidature, sa vision et son programme pour le secteur privé malien. Le patron du Groupe SAER entend faire du CNPM une institution qui va rassembler tous les acteurs du secteur privé afin qu’ils parlent d’une seule voix. Il propose aussi un programme en cinq axes avec comme projet phares la mise en place d’un Club des investisseurs locaux, la création d’un centre de formation des opérateurs pour qu’ils maîtrisent mieux la gestion d’une entreprise, sa bonne gouvernance et s’adaptent aux évolutions du monde des affaires.
L’Indépendant : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Diadié dit Amadou Sankaré : Je m’appelle Diadié dit Amadou Sankaré. Je suis un opérateur économique et ancien fonctionnaire de l’Etat. J’ai passé neuf ans dans l’administration et y’ai occupé plusieurs poste. J’ai quitté la fonction publique en qualité de PDG de l’Hôtel de l’Amitié de Bamako. Après j’ai créé ma société privée qui a vingt-huit ans d’existence aujourd’hui. J’ai commencé mes études dans mon village natal à Nianfunké, dans la région de Tombouctou. Après le DEF, je me suis inscrit au lycée franco-arabe de Tombouctou. J’ai obtenu une maitrise en gestion d’entreprise à l’Université de Dakar. Avant d’être admis au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris. Après avoir décroché un MBA en Administration des Affaires à l’Université de Québec, je suis aujourd’hui à la tête du groupe SAER présent dans seize pays africains, en Grande Bretagne et au Canada. Nous intervenons dans plusieurs secteurs d’activité.
Sur l’ensemble de nos réseaux nous avons plus de 4000 employés. Je peux dire que nous sommes pionniers du secteur privé malien et nous exportons le savoir-faire malien. Rares sont les entreprises maliennes qui évoluent à l’extérieur. Essentiellement mes clients sont des clients privés. Pas de clients publics. Je ne fais pas d’affaires avec l’Etat. Donc je suis un privé 100% privé.
L’Indép : Pourquoi voulez-vous être le président du Conseil National du Patronat Malien (CNPM) ?
D.A.S : Tout d’abord, je suis membre du Patronat en ma qualité de président de la Confédération Générale des Transporteurs du Mali (CGTM) qui est un groupement affilié au Patronat. J’ai l’ambition de travailler pour que le secteur privé malien puisse sortir de l’impasse dans laquelle il est plongé.
Le secteur privé doit jouer un meilleur rôle en étant un partenaire privilégié du secteur public. Le CNPM doit développer des rapports entre les différentes composantes du secteur privé, rassembler le Secteur dans sa totalité, faire en sorte que l’ensemble des acteurs qui y évoluent soufflent dans la même direction. Aujourd’hui, si vous prenez le secteur privé, il est dispersé : il y a la CCIM, le CMTR, l’APCAM etc. Toutes ces institutions font partie du secteur privé. Elles créent des emplois, paient des salaires. Aujourd’hui, il se trouve que le CNPM a moins de contact avec les autres acteurs du secteur privé. Moi, je cherche à rassembler.
Il faudra aussi créer un cadre de concertation de l’ensemble du secteur privé pour que les acteurs puissent se connaitre à travers des échanges interactifs. Aujourd’hui tout le monde parle de la commande publique, alors qu’il faut d’abord développer la commande privée-privée, créer des mécanismes pour permettre le fonctionnement des secteurs privés et permettre aux entreprises de réaliser des chiffres d’affaires conséquents. Au lieu d’attendre que des investisseurs étrangers viennent, nous-mêmes nous pouvons mettre en place des Clubs d’investisseurs locaux comme en Côte d’Ivoire, au Sénégal. Aujourd’hui beaucoup de Maliens vont investir à l’étranger ! Pourquoi? Enfin, il s’agira aussi pour moi d’aller vers la concurrence pour acquérir l’excellence.
L’Indép : C’est une vision très ambitieuse
D.A.S : Il nous faut des leaderships visionnaires qui viennent avec des programmes. C’est pourquoi, on veut aujourd’hui que les donnes changent et que chaque candidat vienne avec un programme qui sera évalué à la fin de son mandat. Pour la première fois, j’amène un programme au CNPM car c’est une stratégie de développement. Avant, le président du Patronat était élu sur la base d’un consensus. Donc il n’a pas de programme et ne se sent pas responsable d’un bilan. Une situation que je compte changer.
L’Indép : Quels ont les grands axes de ce programme ?
D.A.S : Il nous faut des leaderships visionnaires qui viennent avec des programmes. C’est pourquoi, on veut aujourd’hui que les donnes changent et que chaque candidat vienne avec un programme qui sera évalué à la fin de son mandat. Pour la première fois, j’amène un programme au CNPM car c’est une stratégie de développement. Avant, le président du Patronat était élu sur la base d’un consensus. Donc il n’a pas de programme et ne se sent pas responsable d’un bilan. Une situation que je compte changer.
L’Indép : Quels ont les grands axes de ce programme ?
D.A.S : Ce programme est décliné en cinq engagements. Le premier, c’est le rassemblement des acteurs du secteur privé. Pour cela, je vous donne comme exemple le cas de Covid-19. Le Mali est le seul pays qui n’a pas donné de réponse économique à cette pandémie. Il n’y a aucune décision publique pour soutenir les entreprises à faire face. Parce que tout simplement le secteur privé est allé en rang dispersé et, au lieu que l’Etat nous aide, on nous dit qu’un compte est ouvert à la BMS-SA pour nos contributions.
Le second, la modernisation de ce secteur et l’actualisation de notre business model afin de l’adapter aux exigences de l’heure pour que les entreprises puissent continuer à émerger, à créer des richesses et des emplois. Aujourd’hui, le monde change, beaucoup d’emplois vont disparaitre avec la digitalisation et autres avancées technologiques. C’est au CNPM d’alerter les entreprises à s’adapter aux nouvelles donnes pour continuer à exister. Ensuite il faut renforcer la gouvernance d’entreprise, c’est très important, car l’entreprise est comme un être humain. Aujourd’hui rares sont les entreprises qui sont cotées à la Bourse. Il faut sensibiliser les opérateurs économiques, notamment les anciens. J’envisage ainsi de mettre en place un Centre de formation des opérateurs pour qu’ils comprennent bien la gestion d’une entreprise, sa bonne gouvernance. C’est au CNPM qu’il revient d’aider les entreprises dans ce sens. Autre axe, il s’agira de développer la coopération dans un esprit de solidarité et de création de synergies, entre acteurs du secteur privé malien dans toute leur diversité verticale (Grandes, Moyennes, Petites et Micro-Entreprises) transversale et géographique. Enfin, mon ambition, au bout du compte, est d’accroitre la contribution du secteur privé malien à la consolidation de l’intégration économique sous-régionale et africaine en valorisant tous les avantages distinctifs nationaux.
L’Indép : L’Etat apparait hélas souvent comme le principal obstacle à la promotion des entreprises locales.
D.A.S : Aujourd’hui, le problème de l’Etat, c’est qu’il veut tout faire à notre place alors que c’est nous qui devrions lui proposer des choses. Le secteur privé doit être présent dans toutes les sphères de prise de décisions. Nous devons être une force de propositions et non une force de revendications. Il faut faire des propositions concrètes afin que cette pyramide change. Nous devons aussi faire en sorte que 50% des entreprises arrivent à contribuer à 80% du paiement global des impôts alors qu’actuellement elles sont 10% à payer 90% des impôts. C’est de cette manière que nous pourrons aller de l’avant en mettant à profit les nouvelles technologies.
L’Indép : Quels sont vos atouts pour vous faire élire à la présidence du CNPM ?
D.A.S : (Rires) Je suis un homme très humble et discret. Je n’aime pas parler de moi-même. Je n’ai pas d’atout particulier mais j’ai des idées et une vision. A mes yeux, c’est le plus important. Ma vision c’est de faire en sorte qu’aujourd’hui la chaine des valeurs du secteur privé soit une réalité. Il faut l’optimiser au profit de l’économie de l’Etat du Mali, car c’est le secteur privé qui fait vivre l’économie nationale. Un secteur privé fort mène assurément vers une économie forte.
L’Indép : Avez-vous le soutien des groupements professionnels ?
D.A.S : Oui, si je suis candidat c’est bien parce que j’ai le soutien des groupements professionnels. Je me suis déplacé pour aller à la rencontrer des différents délégués. J’ai rencontré au moins cent vingt parmi eux pour mieux échanger de la situation.
L’Indép : Quelle est votre approche par rapport à la lutte contre la corruption menée par l’actuel président Mamadou Sinsy Coulibaly ?
D.A.S : Il est clair que la corruption est néfaste pour l’économie nationale. Mais il faut savoir aussi que s’il y a corruption, c’est qu’il y a corrupteur et corrompu. C’est ensemble qu’il faut gérer la situation et il faut mettre en place des mécanismes. C’est la raison pour laquelle je parlais de l’optimisation de la chaine du secteur privé afin que nous puissions échanger entre nous. La corruption, c’est quand on cherche de la commande publique parce que là l’on a affaire à des fonctionnaires. Mais si la commande privée est plus importante que la commande publique c’est aussi une forme de lutte contre la corruption. C’est pourquoi il faut l’optimisation de la chaine du secteur privé car elle va diminuer l’enthousiasme pour la commande publique. Il faut aussi penser à digitaliser les procès de l’administration, avoir accès à certains services sans déplacement, être contrôlé fiscalement sans contact humain, etc. C’est pourquoi, dans notre programme, on veut faire des propositions concrètes à l’Etat afin de digitaliser certains secteurs pour réduire le taux de la corruption.
L’Indép : Comment voyez-vous le partenariat public-privé dont il est beaucoup question ces temps-ci?
D.A.S : Ce partenariat peut ne pas fonctionner si le secteur privé n’est pas organisé et c’est ce qui se passe aujourd’hui. Nous n’avons pas de leadership pour aller vers cette démarche. C’est mon ambition c’est d’en créer. Je ne suis pas politique. Tout ce que je sais faire, c’est cela. Je veux mettre ma connaissance à la disposition de tous et chacun.
L’Indép : Votre vision pour le secteur privé malien est-elle partagée par un large panel des intervenants ?
D.A.S : C’est comme une révolution et toutes les révolutions commencent par des gens qui ont des idées. Il est clair qu’aujourd’hui toutes les anciennes générations d’opérateurs économiques sont en train de sortir pour laisser la place à la nouvelle génération. Celle-ci a besoin de changement. Il faut anticiper pour mieux s’adapter.
L’Indép : Le secteur privé moteur de l’économie nationale. Vous y croyez dans le contexte malien ? D.A.S : C’est un slogan qu’il faut transformer en réalité. Pour y parvenir, il faut améliorer le climat des affaires pour permettre l’égalité des chances. Le renforcement du secteur privé par les acteurs eux-mêmes est le moteur du développement. Si le secteur privé se porte bien, c’est l’économie qui se portera mieux. Et quand l’économie se porte bien, le développement arrive et il y a plus d’emplois, plus d’opportunités et plus d’émergence. Je pense qu’il faut vraiment restaurer l’économie malienne.
L’Indép : Êtes-vous optimiste quant à vos chances de vous faire élire à la présidence du CNPM ?
D.A.S : Samedi prochain, à 12 heures s’il plait à Dieu, je serais président du CNPM.
La version vidéo de cette interview peute être consultée sur notre site : www.lindependant-mali.net
Saouti HAIDARA
Source : l’Indépendant
L’Indépendant : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Diadié dit Amadou Sankaré : Je m’appelle Diadié dit Amadou Sankaré. Je suis un opérateur économique et ancien fonctionnaire de l’Etat. J’ai passé neuf ans dans l’administration et y’ai occupé plusieurs poste. J’ai quitté la fonction publique en qualité de PDG de l’Hôtel de l’Amitié de Bamako. Après j’ai créé ma société privée qui a vingt-huit ans d’existence aujourd’hui. J’ai commencé mes études dans mon village natal à Nianfunké, dans la région de Tombouctou. Après le DEF, je me suis inscrit au lycée franco-arabe de Tombouctou. J’ai obtenu une maitrise en gestion d’entreprise à l’Université de Dakar. Avant d’être admis au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris. Après avoir décroché un MBA en Administration des Affaires à l’Université de Québec, je suis aujourd’hui à la tête du groupe SAER présent dans seize pays africains, en Grande Bretagne et au Canada. Nous intervenons dans plusieurs secteurs d’activité.
Sur l’ensemble de nos réseaux nous avons plus de 4000 employés. Je peux dire que nous sommes pionniers du secteur privé malien et nous exportons le savoir-faire malien. Rares sont les entreprises maliennes qui évoluent à l’extérieur. Essentiellement mes clients sont des clients privés. Pas de clients publics. Je ne fais pas d’affaires avec l’Etat. Donc je suis un privé 100% privé.
L’Indép : Pourquoi voulez-vous être le président du Conseil National du Patronat Malien (CNPM) ?
D.A.S : Tout d’abord, je suis membre du Patronat en ma qualité de président de la Confédération Générale des Transporteurs du Mali (CGTM) qui est un groupement affilié au Patronat. J’ai l’ambition de travailler pour que le secteur privé malien puisse sortir de l’impasse dans laquelle il est plongé.
Le secteur privé doit jouer un meilleur rôle en étant un partenaire privilégié du secteur public. Le CNPM doit développer des rapports entre les différentes composantes du secteur privé, rassembler le Secteur dans sa totalité, faire en sorte que l’ensemble des acteurs qui y évoluent soufflent dans la même direction. Aujourd’hui, si vous prenez le secteur privé, il est dispersé : il y a la CCIM, le CMTR, l’APCAM etc. Toutes ces institutions font partie du secteur privé. Elles créent des emplois, paient des salaires. Aujourd’hui, il se trouve que le CNPM a moins de contact avec les autres acteurs du secteur privé. Moi, je cherche à rassembler.
Il faudra aussi créer un cadre de concertation de l’ensemble du secteur privé pour que les acteurs puissent se connaitre à travers des échanges interactifs. Aujourd’hui tout le monde parle de la commande publique, alors qu’il faut d’abord développer la commande privée-privée, créer des mécanismes pour permettre le fonctionnement des secteurs privés et permettre aux entreprises de réaliser des chiffres d’affaires conséquents. Au lieu d’attendre que des investisseurs étrangers viennent, nous-mêmes nous pouvons mettre en place des Clubs d’investisseurs locaux comme en Côte d’Ivoire, au Sénégal. Aujourd’hui beaucoup de Maliens vont investir à l’étranger ! Pourquoi? Enfin, il s’agira aussi pour moi d’aller vers la concurrence pour acquérir l’excellence.
L’Indép : C’est une vision très ambitieuse
D.A.S : Il nous faut des leaderships visionnaires qui viennent avec des programmes. C’est pourquoi, on veut aujourd’hui que les donnes changent et que chaque candidat vienne avec un programme qui sera évalué à la fin de son mandat. Pour la première fois, j’amène un programme au CNPM car c’est une stratégie de développement. Avant, le président du Patronat était élu sur la base d’un consensus. Donc il n’a pas de programme et ne se sent pas responsable d’un bilan. Une situation que je compte changer.
L’Indép : Quels ont les grands axes de ce programme ?
D.A.S : Il nous faut des leaderships visionnaires qui viennent avec des programmes. C’est pourquoi, on veut aujourd’hui que les donnes changent et que chaque candidat vienne avec un programme qui sera évalué à la fin de son mandat. Pour la première fois, j’amène un programme au CNPM car c’est une stratégie de développement. Avant, le président du Patronat était élu sur la base d’un consensus. Donc il n’a pas de programme et ne se sent pas responsable d’un bilan. Une situation que je compte changer.
L’Indép : Quels ont les grands axes de ce programme ?
D.A.S : Ce programme est décliné en cinq engagements. Le premier, c’est le rassemblement des acteurs du secteur privé. Pour cela, je vous donne comme exemple le cas de Covid-19. Le Mali est le seul pays qui n’a pas donné de réponse économique à cette pandémie. Il n’y a aucune décision publique pour soutenir les entreprises à faire face. Parce que tout simplement le secteur privé est allé en rang dispersé et, au lieu que l’Etat nous aide, on nous dit qu’un compte est ouvert à la BMS-SA pour nos contributions.
Le second, la modernisation de ce secteur et l’actualisation de notre business model afin de l’adapter aux exigences de l’heure pour que les entreprises puissent continuer à émerger, à créer des richesses et des emplois. Aujourd’hui, le monde change, beaucoup d’emplois vont disparaitre avec la digitalisation et autres avancées technologiques. C’est au CNPM d’alerter les entreprises à s’adapter aux nouvelles donnes pour continuer à exister. Ensuite il faut renforcer la gouvernance d’entreprise, c’est très important, car l’entreprise est comme un être humain. Aujourd’hui rares sont les entreprises qui sont cotées à la Bourse. Il faut sensibiliser les opérateurs économiques, notamment les anciens. J’envisage ainsi de mettre en place un Centre de formation des opérateurs pour qu’ils comprennent bien la gestion d’une entreprise, sa bonne gouvernance. C’est au CNPM qu’il revient d’aider les entreprises dans ce sens. Autre axe, il s’agira de développer la coopération dans un esprit de solidarité et de création de synergies, entre acteurs du secteur privé malien dans toute leur diversité verticale (Grandes, Moyennes, Petites et Micro-Entreprises) transversale et géographique. Enfin, mon ambition, au bout du compte, est d’accroitre la contribution du secteur privé malien à la consolidation de l’intégration économique sous-régionale et africaine en valorisant tous les avantages distinctifs nationaux.
L’Indép : L’Etat apparait hélas souvent comme le principal obstacle à la promotion des entreprises locales.
D.A.S : Aujourd’hui, le problème de l’Etat, c’est qu’il veut tout faire à notre place alors que c’est nous qui devrions lui proposer des choses. Le secteur privé doit être présent dans toutes les sphères de prise de décisions. Nous devons être une force de propositions et non une force de revendications. Il faut faire des propositions concrètes afin que cette pyramide change. Nous devons aussi faire en sorte que 50% des entreprises arrivent à contribuer à 80% du paiement global des impôts alors qu’actuellement elles sont 10% à payer 90% des impôts. C’est de cette manière que nous pourrons aller de l’avant en mettant à profit les nouvelles technologies.
L’Indép : Quels sont vos atouts pour vous faire élire à la présidence du CNPM ?
D.A.S : (Rires) Je suis un homme très humble et discret. Je n’aime pas parler de moi-même. Je n’ai pas d’atout particulier mais j’ai des idées et une vision. A mes yeux, c’est le plus important. Ma vision c’est de faire en sorte qu’aujourd’hui la chaine des valeurs du secteur privé soit une réalité. Il faut l’optimiser au profit de l’économie de l’Etat du Mali, car c’est le secteur privé qui fait vivre l’économie nationale. Un secteur privé fort mène assurément vers une économie forte.
L’Indép : Avez-vous le soutien des groupements professionnels ?
D.A.S : Oui, si je suis candidat c’est bien parce que j’ai le soutien des groupements professionnels. Je me suis déplacé pour aller à la rencontrer des différents délégués. J’ai rencontré au moins cent vingt parmi eux pour mieux échanger de la situation.
L’Indép : Quelle est votre approche par rapport à la lutte contre la corruption menée par l’actuel président Mamadou Sinsy Coulibaly ?
D.A.S : Il est clair que la corruption est néfaste pour l’économie nationale. Mais il faut savoir aussi que s’il y a corruption, c’est qu’il y a corrupteur et corrompu. C’est ensemble qu’il faut gérer la situation et il faut mettre en place des mécanismes. C’est la raison pour laquelle je parlais de l’optimisation de la chaine du secteur privé afin que nous puissions échanger entre nous. La corruption, c’est quand on cherche de la commande publique parce que là l’on a affaire à des fonctionnaires. Mais si la commande privée est plus importante que la commande publique c’est aussi une forme de lutte contre la corruption. C’est pourquoi il faut l’optimisation de la chaine du secteur privé car elle va diminuer l’enthousiasme pour la commande publique. Il faut aussi penser à digitaliser les procès de l’administration, avoir accès à certains services sans déplacement, être contrôlé fiscalement sans contact humain, etc. C’est pourquoi, dans notre programme, on veut faire des propositions concrètes à l’Etat afin de digitaliser certains secteurs pour réduire le taux de la corruption.
L’Indép : Comment voyez-vous le partenariat public-privé dont il est beaucoup question ces temps-ci?
D.A.S : Ce partenariat peut ne pas fonctionner si le secteur privé n’est pas organisé et c’est ce qui se passe aujourd’hui. Nous n’avons pas de leadership pour aller vers cette démarche. C’est mon ambition c’est d’en créer. Je ne suis pas politique. Tout ce que je sais faire, c’est cela. Je veux mettre ma connaissance à la disposition de tous et chacun.
L’Indép : Votre vision pour le secteur privé malien est-elle partagée par un large panel des intervenants ?
D.A.S : C’est comme une révolution et toutes les révolutions commencent par des gens qui ont des idées. Il est clair qu’aujourd’hui toutes les anciennes générations d’opérateurs économiques sont en train de sortir pour laisser la place à la nouvelle génération. Celle-ci a besoin de changement. Il faut anticiper pour mieux s’adapter.
L’Indép : Le secteur privé moteur de l’économie nationale. Vous y croyez dans le contexte malien ? D.A.S : C’est un slogan qu’il faut transformer en réalité. Pour y parvenir, il faut améliorer le climat des affaires pour permettre l’égalité des chances. Le renforcement du secteur privé par les acteurs eux-mêmes est le moteur du développement. Si le secteur privé se porte bien, c’est l’économie qui se portera mieux. Et quand l’économie se porte bien, le développement arrive et il y a plus d’emplois, plus d’opportunités et plus d’émergence. Je pense qu’il faut vraiment restaurer l’économie malienne.
L’Indép : Êtes-vous optimiste quant à vos chances de vous faire élire à la présidence du CNPM ?
D.A.S : Samedi prochain, à 12 heures s’il plait à Dieu, je serais président du CNPM.
La version vidéo de cette interview peute être consultée sur notre site : www.lindependant-mali.net
Saouti HAIDARA
Source : l’Indépendant