JUGÉS POUR » ASSOCIATION DE MALFAITEURS, MEURTRE, COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES.. « : ABDOU FALL ET MAMADOU B. FALL CONDAMNÉS À LA PEINE DE MORT

La Cour d’Assises a tranché, le lundi 15 mars, l’affaire ministère public contre les nommés Abdou et Mamadou B. Fall, jugés pour » association de malfaiteurs, tentative de vol qualifié, meurtre, coups et blessures volontaires et détention illégale d’armes à feu « . Ils ont écopé de la peine de mort.

Il ressort de l’information que, courant mai 2019, ID appela au téléphone Mamadou Baba Fall pour d’Abdou Fall et d’autres personnes. Ils prirent la direction des 300 logements en moto. Après avoir rejoint ID au lieu indiqué, le groupe prit une direction, sur laquelle son attention fut attirée par une fille conduisant une mobylette, de type Jakarta. Ce qui eut le don de faire germer dans l’esprit d’ID l’intention de déposséder la jeune fille (Awa Francisca Traoré) de son engin. Ils la suivirent alors jusque dans une ruelle. N’étant pas du même cran que ses copains, Mamadou B. Fall décida de se séparer d’eux.

Au même moment, ces derniers tentaient de s’emparer de la mobylette de la jeune fille, qui cria au voleur. Ce qui eut le don de faire fuir les brigands. Mais, la foule, alertée, arrêta Mamadou B. Fall, qui n’avait pas eu le temps de se démarquer nettement du groupe. Il n’eut la vie sauve que grâce à l’intervention des agents de Police du 4è Arrondissement, dépêchés sur les lieux.

Par ailleurs, une course poursuite s’était engagée entre Abdou Fall et un taximan, qui le pourchassa jusque dans une maison aux 300 logements, dont Youssouf Sénou était le gardien. Alors que ce dernier tentait de l’appréhender, Abdou Fall tira sur lui à bout portant. Le pauvre gardien rendit l’âme plus tard à l’hôpital. Désormais traqué, le meurtrier se retrancha dans une famille, dont les membres furent priés par les forces de l’ordre de se regrouper en un lieu sûr. Sira Diané, qui tentait de fermer sa fenêtre, fut alors aperçue par Abdou Fall, qui lui tira dessus, l’atteignant  à la main droite et à la poitrine. Au bout d’un certain remue-ménage, Abdou Fall fut finalement interpellé et conduit au 4è Arrondissement. Ses acolytes, eux, étaient parvenus à prendre la fuite.

A la réception du procès-verbal d’enquête préliminaire, le Parquet opta pour l’ouverture d’une information judiciaire contre Abdou Fall, Mamadou Baba Fall, ID (sans autre renseignement) et les autres pour  » Association de malfaiteurs, tentative de vol qualifié, meurtre, coups et blessures volontaires et détention illégale d’arme à feu « .

En l’absence de Mamadou B. Fall, ayant bénéficié de la liberté (provisoire), l’accusé Abdoul Fall, du box des accusés, a reconnu sans ambages que son activité favorite consiste à déposséder les paisibles citoyens de leurs biens.  » C’est mon travail « , a-t-il lancé à l’endroit de la Cour. Avant d’arguer que la déviance des membres du groupe est consécutive à la mauvaise gouvernance dans le pays, où les pauvres sont laissés pour compte.  » J’ai effectué un tir de sommation en l’air sans réaliser qu’on était proche du 4è Arrondissement. Du coup, les policiers sont venus et des échanges de coups de feu ont eu lieu. Ainsi, j’ai pris la tangente pour me retrancher dans une cour où un vigile était assis « , a-t-il dit.  » C’est par la suite que les policiers sont venus m’interpeller dans l’enceinte du bâtiment. Ce n’est pas moi qui ai tué le vigile « , a-t-il tenté de se disculper face à la Cour.

Le témoin, cité dans le dossier, soulignera qu’il n’était pas à la maison au moment des faits, mais qu’il était bien au chevet du patient (le vigile) à l’hôpital, où il est décédé. S’agissant des dommages-intérêts, il informera la Cour que les parents de la victime disent «s’en remettre à Allah».

Le parquet, décontenancé un premier temps par les propos mal placés de l’accusé, signifiera à ce dernier qu’il est un  » lâche « . Car, selon le Procureur, il y a des milliers de jeunes qui se débrouillent dans la vie et arrivent à s’en sortir sans voler ou tuer les citoyens. Ainsi, il a demandé à la Cour de retenir l’accusé dans les liens de l’accusation et ne pas lui accorder de circonstances atténuantes.

L’avocat de la défense a présenté des excuses à la Cour au nom de son client. Il indiquera que ce dernier semble avoir des troubles mentaux. Avant de décrier l’expertise médicale du médecin qui, à la suite de ses analyses, a déclaré qu’Abdoul Fall n’est atteint d’aucun trouble pschysiatrique. A l’entendre, la  » détention illégale d’arme à feu est constante « . Mais, l’accusé vient d’éclairer la Cour qu’il n’a pas donné la mort au gardien. «  Le droit pénal est d’interprétation stricte, mais l’instruction finale revient à la barre. Je vous demande de lui accorder des circonstances atténuantes suivant l’article 18 du Code pénal« .

A l’issue des débats, la Cour, dans son verdict, a suivi le Parquet, et n’a accordé aucune circonstance atténuante à l’accusé. Ainsi, Abdou Fall a été condamné à la peine de mort. Quant à Mamadou Baba Fall, il a pris la même peine par contumace, n’ayant pas comparu au procès. Quant aux autres, toujours en fuite, ils ont aussi pris «la peine de mort par contumace».

O.BARRY

Source: l’Indépendant



Articles associés