Immigration clandestine: au Guatemala, Kamala Harris appelle à l’entraide et l’espoir

En déplacement ce lundi 7 juin au Guatemala, la vice-présidente américaine Kamala Harris a appelé le pays à collaborer pour s’attaquer aux causes de l’émigration clandestine vers les États-Unis.

Kamala Harris l’affirme : « La plupart des gens ne veulent pas quitter leur maison ». Ils le font pour « fuir un danger, ou parce qu’ils ne peuvent pas satisfaire leurs besoins fondamentaux », a déclaré la vice-présidente américaine en visite au Guatemala, première étape d’un voyage consacré à l’épineuse question de l’immigration clandestine.

Lors d’une rencontre avec le président guatémaltèque Alejandro Giammattei, Kamala Harris a souligné le besoin de donner « un sentiment d’espoir, que l’aide est en route » dans une région durement touchée par l’épidémie de Covid-19, la violence et la pauvreté exacerbées en 2020 par le passage de deux ouragans. 

« Il est dans notre intérêt collectif que nous travaillions ensemble là où nous pouvons trouver la possibilité de résoudre des problèmes de longue date », a encore déclaré la vice-présidente américaine.

Groupes de travail

Kamala Harris a annoncé la création d’un groupe de travail conjoint sur la contrebande et la traite des êtres humains, la mise en place d’un programme visant à augmenter les opportunités économiques pour les femmes, ainsi qu’un groupe de travail anti-corruption destiné à former les procureurs guatémaltèques à retracer l’itinéraire de l’argent de la corruption transnationale.

« Nous avons parlé de l’importance de lutter contre la corruption et d’avoir un système judiciaire indépendant », a souligné Mme Harris, annonçant par ailleurs l’envoi par les États-Unis de 500 000 doses de vaccins contre le Covid-19 au Guatemala.

Dans un pays où près de 60% des 17 millions d’habitants vivent dans la pauvreté, Alejandro Giammattei a quant à lui souligné la « nécessité de construire des murs de prospérité, en particulier dans les départements proches de la frontière avec le Mexique », en créant des emplois.

Le nombre d’arrestations au plus haut depuis 15 ans


La première tournée internationale de la vice-présidente américaine, chargée du dossier de l’immigration clandestine, s’inscrit dans le cadre de la promesse du président démocrate Joe Biden d’adopter une politique migratoire plus « humaine » que celle de son prédécesseur républicain Donald Trump.

Kamala Harris a toutefois prévenu les candidats au voyage clandestin :  « Ne venez pas. Les États-Unis continueront à appliquer leurs lois et à sécuriser leurs frontières… Si vous venez à notre frontière, vous serez refoulés ». Le nombre de migrants sans papiers arrêtés à la frontière entre le Mexique et les États-Unis a atteint en avril son plus haut niveau depuis 15 ans. Parmi ces plus de 178 600 migrants, 82% venaient du Mexique et du « triangle nord » de l’Amérique centrale – Guatemala, Honduras et Salvador.

La vice-présidente sera ce mardi au Mexique pour rencontrer le président Andres Manuel Lopez Obrador.

(Avec AFP)

Source: RFI 

Articles associés