BILL LYTLE, GÉRANT DE B2GOLD MALI FACE À LA PRESSE : “NOUS AVONS VERSÉ 162 MILLIARDS FCFA AU TRÉSOR PUBLIC EN 2020 ET 306 MILLIARDS FCFA DE 2016 À 2020”

“C’est archi-faux de dire que nous avons déboursé 500 millions Fcfa pour annuler l’arrêté d’attribution du permis de Ménankoto”

La mine de Fekola, dont la société canadienne B2Gold est actionnaire à 80 %, les 20 % restants étant détenus par l’Etat malien, a réalisé des performances exceptionnelles en 2020 avec la production d’environ 622 000 onces d’or. Ces bonnes performances opérationnelles se sont poursuivies au 1er trimestre de 2021 avec une production de 125 088 onces d’or, soit 7 % de plus que prévu. De 2016 à 2020, B2Gold a versé près de 306 milliards Fcfa au Trésor public au titre des taxes et des redevances. Rien qu’en 2020, la société a contribué à l’économie nationale pour 162 milliards Fcfa. C’est ce qui ressort de la conférence de presse animée, lundi dernier, par le gérant de B2Gold Mali, Bill Lytle. Il a saisi cette occasion pour démentir l’affaire de 500 millions Fcfa que la société aurait déboursés pour l’annulation de l’arrêté d’attribution du permis d’exploration de Ménankoto du 24 mars 2021 par l’ancien Premier ministre, Moctar Ouane.




Le gérant de la société aurifère, B2Gold au Mali, Bill Lytle, était lundi dernier face à la presse au siège de l’entreprise à la Cité du Niger. Il s’agissait pour lui d’échanger avec les hommes de médias sur les réalisations de B2Gold et les perspectives pour un avenir meilleur. Il a été questions de la contribution économique de la mine de Fekola ainsi que sa production. Sans oublier la chaîne d’approvisionnement de la société et le rôle qu’elle joue dans le cadre de la responsabilité sociétale et le développement communautaire.

Bill Lytle était accompagné de ses proches collaborateurs. “B2Gold Corps est un des principaux producteurs mondiaux aurifères à faible coût, engagé dans une exploitation minière responsable dont le siège social est à Vancouver, au Canada. Nous sommes considérés, comme nos pairs, les filiales associées et les autres parties prenantes, comme un leader dans le domaine de la durabilité et de l’exploitation minière responsable”, a déclaré le gérant de B2Gold Mali pour planter le décor. Il a précisé que le gouvernement du Mali est un partenaire clé de la mine de Fekola (B2Gold détient 80 % et l’Etat malien 20 %). Cette mine, dira-t-il, est exploitée dans le cadre d’une convention signée sur la base du Code minier 2012.

Ouverte officiellement en janvier 2018, la mine de Fekola est considérée aujourd’hui comme l’une des meilleures mines au Mali au vu de ses bonnes performances opérationnelles. Elle a produit environ 622 000 onces d’or en 2020. Et au cours du 1er trimestre de 2021, elle a produit 125 088 onces d’or, soit 7 % de plus que prévu, selon Bill Lytle.

“En 2021, la mine de Fekola devrait produire 530 000 et 560 000 onces d’or à des coûts de production compris entre 405 et 445 dollars US par once et à un prix de revient global compris entre 745 et 785 dollars US par once. La mine de Fekola est une mine à ciel ouvert et une usine conventionnelle exploitée. L’usine a été agrandie deux fois et peut actuellement produire un débit de minerai de 7,5 millions de tonnes par an et le projet a une durée de vie minière restante de 10 ans”, a souligné Bill Lytle.




En termes de contribution de B2Gold à l’économie nationale, la société a versé au Trésor public 162 milliards de nos francs en 2020 au titre des paiements au gouvernement, notamment des taxes et des redevances.

“De 2016 à 2020, nous avons contribué à l’économie nationale à hauteur de 306 milliards Fcfa. En 2020, nous avons déboursé 34 milliards Fcfa en salaires et avantages sociaux de nos employés et environ 82 milliards Fcfa de produits achetés au Mali. Sans oublier 2,1 milliards Fcfa d’investissements communautaires”, a détaillé le gérant de B2Gold Mali, visiblement satisfait.

Il faut préciser que les réalisations de cette entreprise sont aujourd’hui le corollaire d’une bonne gestion des ressources humaines. “Investir dans notre personnel attire des personnes talentueuses et leur donne la dignité nécessaire pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles”. Telle est le credo de B2Gold, qui employait 2053 Maliens et 130 expatriés à la fin de 2020. Ce qui veut dire que 94 % de la main d’œuvre de cette entreprise citoyenne est malienne.

“Nous continuons à maintenir des taux d’emplois locaux élevés, en ciblant les efforts de recrutement aux niveaux local et national. A la mine de Fekola, l’emploi pour les postes non qualifiés donne la préférence aux communautés voisines et la direction continue de s’engager auprès des parties prenantes locales concernant les opportunités d’emploi dans la mine. Depuis janvier 2021, nous avons créé 242 emplois dont 185 personnes ont pris place à ce jour. Parmi les 185 recrues, 50 % vivent dans les villages environnants, 31 % à Kéniéba, 2 % à Kayes et 17 % à Bamako et dans les régions environnantes”, a déclaré le conférencier.

La société B2Gold met aussi l’accent sur la chaîne d’approvisionnement, en donnant la préférence aux entreprises locales. Ainsi, la mine de Fékola a acheté au Mali des produits d’une valeur de 82 milliards Fcfa en 2020. Cela représente, selon Bill Lytle, un peu moins de 50 % de tous les biens achetés par la société. Ce n’est pas tout.

“La mine, par le passé, importait toute la chaux nécessaire à ses activités de traitement. De grandes quantités sont désormais achetées auprès d’un fournisseur malien, avec un total de 493 tonnes commandées au cours de 2020”.

Plus de 3 milliards Fcfa dépensés pour le développement social

B2Gold joue aussi sa belle partition dans la responsabilité sociétale et le développement communautaire. Ainsi, la mine de Fekola a déboursé plus de 3 milliards Fcfa pour le développement social de 2016 à 2020. Pour ce faire, un plan de développement communautaire a été élaboré et formalisé avec la participation des communautés et des autorités.

En 2020, l’entreprise a mis l’accent sur l’éducation, la santé, l’environnement, ainsi que des activités génératrices de revenus.

Pour 2021, dix projets ont été présentés et validés au profit des villages et hameaux de Fadougou, Medinandi, Tintiba, Maléa, Bilaliba, Kolomba et Sokondo plus Fekola et Bétakily pour un coût global de 300 millions Fcfa. Fekola-sa a également initié une fois de plus le programme Back to School pour aider les élèves des différentes écoles de la région. Ainsi, des kits scolaires, composés de sacs, cahiers et stylos, ont été distribués à plus de 1386 élèves dans huit localités et huit écoles, dont Fadougou.

Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus ou Covid-19, B2Gold a contribué auprès du gouvernement malien à hauteur de 300 millions Fcfa. “Un soutien aux communautés locales entourant la mine de Fekola a été fourni par le biais de dons de kits d’hygiène et de campagne de sensibilisation. Nous avons travaillé avec les autorités nationales et locales pour nous conformer à toutes les directives publiques, y compris, à différents moments, en réduisant temporairement certaines parties des opérations afin de réduire le nombre d’employés sur le site, en appliquant des mesures de distanciation sociale et d’hygiène, en mettant en œuvre des protocoles de dépistage et de test et en établissant des plans de travail flexibles et à distance pour les employés. Malgré ces défis, la société a été en mesure d’atteindre ou de dépasser tous les objectifs de production opérationnelle en 2020.

Nous sommes très fiers du dévouement et de la résilience des employés de la société en ces temps difficiles et nous pensons que cela est dû en partie à notre culture qui consiste à traiter toutes ses parties prenantes avec équité, respect et transparence”, a précisé Bill Lytle. Avant d’ajouter : “La société continue de faire face à la pandémie de Covid-19 en 2021”.

Le dossier du permis d’exploration de Ménankoto, qui a défrayé la chronique, s’est invité au débat. Le gérant de B2Gold Mali a expliqué aux journalistes tout le processus. Selon lui, B2Gold et son partenaire ont investi près de 15 milliards Fcfa dans la phase d’exploration de Ménankoto, située seulement à une vingtaine de kilomètres de la mine de Fékola.

“Nous n’avons aucun problème avec le ministre Lamine Seydou Traoré”

“En 2021, nous avons prévu 3 milliards Fcfa pour le projet de Ménankoto. Malheureusement, nous avons été confrontés au problème du refus du permis alors que nous avions la possibilité de renouveler. La validité de notre permis réside dans le code minier de 2012. C’est pour vous dire qu’on avait droit à une prolongation d’une année.

Le 4 février 2021, nous avons envoyé une demande de renouvellement. Nous étions dans la loi, c’est-à-dire le premier venu, le premier servi.

Le 4 mars, nous avons reçu à notre grande surprise une correspondance nous disant que le permis a été octroyé à une autre société. C’est ainsi que nous avons saisi la Cour suprême afin d’arrêter la procédure. Elle n’a pas jugé l’affaire au fond. Nous estimons que la loi doit être dite dans ce dossier. Entre-temps, l’ancien Premier ministre, Moctar Ouane, a annulé le décret d’attribution du permis. Aujourd’hui, nous sommes prêts à aller devant la Cour d’arbitrage”, a réitéré Bill Lytle.

S’agissant du départ du directeur-pays de B2Gold, Mohamed Diarra, le conférencier a été très clair : “En fait, Mohamed Diarra a décidé de démissionner de lui-même pour préserver les intérêts de la société puisque son nom était utilisé dans le dossier du permis de Ménankoto. Nous avons accepté sa démission avec effet immédiat”.

Concernant l’affaire des 500 millions de Fcfa que la société B2Gold aurait déboursés pour l’annulation de l’arrêté d’attribution du permis de Ménankoto du 24 mars 2021 par l’ancien Premier ministre, Moctar Ouane, comme écrit par un journal de la place, le gérant de B2Gold Mali, Bill Lytle, a catégoriquement démenti : “C’est faux. Nous avons toujours joué à la transparence à 100 % dans cette affaire”. Avant de rappeler : “Nous n’avons aucun problème avec le ministre Lamine Seydou Traoré. Nous espérons toujours une solution dans ce dossier. Peut-être, il doit y avoir une erreur dans cette affaire”.

                    El Hadj A.B. HAIDARA

Source: Aujourd’hui Mali

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