Le porte-parole des grévistes a révélé que le chef du gouvernement les a rencontrés samedi pour leur faire des propositions
La grève des huit syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, déclenchée le lundi 11 mars 2019, est prévue pour durer jusqu’au 5 avril prochain. Ce débrayage paralyse les écoles de notre pays depuis plusieurs mois. Notre équipe de reportage a sillonné hier quelques établissements scolaires de Bamako en l’occurrence les lycées « Askia Mohamed » « Notre Dame du Niger » « Mamadou Sarr » et le groupe scolaire « Mamadou Konaté » « Sainte Marie Thérèse » et le jardin d’enfants « Kassé Kéita ».
À « Askia Mohamed », les salles de classes étaient fermées, seuls le personnel administratif et quelques syndicalistes étaient présents. Si les élèves des classes de 12è de cet établissement scolaire ont pu être évalués en janvier pour le premier trimestre ceux des 10è, 11è n’ont pu l’être qu’en février.
La grève est aussi bien suivie à «Mamadou Konaté». Les salles de classes de ce groupe scolaire avaient portes closes. Aucun enseignant, ni élève n’était visible dans la cour de l’école. Cet établissement a lui aussi pu organiser les évaluations du premier trimestre. Mais les notes sont toujours retenues par les enseignants en grève.
Au lycée « Notre Dame du Niger», l’administration scolaire et les enseignants étaient au rendez-vous. Mais pas de cours. Les élèves ont été évalués du 14 au 19 janvier 2019. Le censeur du lycée, Mme Traoré Aminata Kéïta, a soutenu que les enseignants de son établissement scolaire n’ont jamais observé la grève des syndicats de l’éducation. Pourtant, leurs salaires du mois de février ont été bloqués au même titre que les grévistes.
Au lycée « Mamadou Saar », les élèves n’ont pu être soumis à aucune évaluation depuis le début de l’année scolaire 2018-2019.
L’école fondamentale « Saint Marie Thérèse » et le jardin d’enfants « Kassé Kéïta » au Quartier du Fleuve étaient fermés aussi. Pas d’enseignants, ni d’élèves dans la cour de ces établissements.
Le coordinateur du groupe scolaire « Mamadou Konaté», Abdrahamane Diallo, a rappelé que le début des congés de Pâques est prévu pour le 22 mars prochain. « Il sera difficile de sauver l’année, car en revenant des congés de Pâques, il n’y aura que deux mois (avril et mai) avant les examens de fin d’année scolaire 2018-2019 (CAP, DEF, Bac et IFM) », a-t-il fait remarquer.
Le porte-parole des huit syndicats d’enseignants, Adama Fomba a, de son côté, rappelé que le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a rencontré le samedi 16 mars 2019 les syndicalistes à la Primature. Lors de cette rencontre, le chef du gouvernement a proposé de lui donner 3 mois pour faire une proposition chiffrée de la prime de logement. Il a aussi proposé la mise en place d’une commission pour la relecture des textes permettant aux enseignants fonctionnaires des collectivités d’avoir accès aux services centraux de l’Etat, a expliqué le porte-parole des syndicalistes.
Adama Fomba a déclaré qu’ils ont pris note des propositions du Premier ministre et que celles-ci feront l’objet d’une analyse minutieuse. Toute communication ne venant pas du directoire des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 est nulle et de nul effet, a conclu M. Fomba.
Par esprit de solidarité pour les élèves des écoles publiques victimes de la grève, le bureau de coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) fait sortir les élèves des écoles privées tous les jours.
Source: Essor