Présidentielle américaine: le suspense est à son comble

Les Américains votent pour une présidentielle dans un pays sous tension et fracturé. Cette année, le scrutin est particuliérement incertain car certains États traditionnellement républicains ou démocrates peuvent changer de camp et faire basculer les résultats. Donald Trump et Joe Biden ont fait campagne jusqu’à la dernière minute pour mobiliser les électeurs. La participation pourrait battre des records.

La participation s’annonce historiquement élevée, avec près de 100 millions d’électeurs qui ont déjà voté par anticipation avant mardi -par courrier ou en personne-, soit plus de 70% du nombre d’électeurs total de 2016.

Les démocrates se sont surtout mobilisés ces derniers jours -ils sont plus sensibilisés au risque de contagion par le coronavirus- et on s’attend aujourd’hui à un afflux d’électeurs républicains vers les urnes, rapporte notre correspondante à Washington, Anne Corpet. Depuis des semaines Donald Trump les incite à se présenter le jour de l’élection devant les machines à voter. Comme tous les quatre ans c’est le minuscule bureau de vote de Dixville nord, dans le New Hampshire, qui a ouvert le bal : et les cinq électeurs qui se sont présentés ont tous voté pour Joe Biden.

Mais cela n’a bien sûr pas valeur de sondage. Tous les regards sont rivés sur les Etats clés de la ceinture de rouille, ravis par Donald Trump en 2016 et que les démocrates espèrent récupérer, mais aussi sur la Floride, la Caroline du Nord, la Géorgie, l’Arizona ou même le Texas. A moins d’un raz de marée en faveur de l’un des deux candidats, le résultat ne sera pas forcément disponible dès ce soir aux Etats-Unis. Chaque camp a une armée d’avocats prête à intervenir en cas de litige.

En attendant, les deux candidats affichent leur optimisme. Tous deux ont galvanisé leurs troupes jusque tard hier soir et continuent ce matin. Joe Biden est parti ce matin pour Scranton dans l’Etat clé de Pennsylvanie –le président y était hier. Le candidat démocrate passera la soirée chez lui à Wilmington dans le Delaware. Donald Trump lui se déplacera en Virginie et suivra la nuit électorale depuis la Maison Blanche.

Le Texas pourrait faire basucler l’élection

Le Texas est devenu un État qui pourrait basculer et même faire l’élection. À Houston on vote depuis 7 heures du matin (14h heure de Paris). Et depuis l’ouverture des bureaux ça ne désemplit pas, a constaté notre correspondant à Houston, Thomas Harms.

Ils sont une quarantaine de personnes à faire la queue juste avant l’ouverture du bureau de l’école élémentaire Roger Galatas. « Normalement dans mon bureau, nous avons une participation de 72-73%, explique Keith Wagner, le président de ce bureau de vote. Mais 70% des électeurs se sont déjà exprimés, et le jour du vote vient juste de commencer. On pourrait arriver à près de 100% de participation si on continue à ce rythme. Ce sera une journée fantastique. »

Debbie accompagne son fils de 18 ans qui vote pour la première fois : « J’ai déjà voté mais j’accompagne mon fils qui est venu de son université en Alabama pour voter pour que le Texas reste rouge. Le camp rouge, le camp républicain est un peu plus motivé car il y a beaucoup de choses en jeu. »

Dans un bureau de vote à Houston

Thomas Harms

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Ce bureau de vote se trouve dans une banlieue résidentielle, à majorité républicaine. Mais à Houston, à majorité démocrate, il n’y a plus de queue dehors. Il faut dire que beaucoup a été fait pour faciliter le vote par anticipation mais aussi pour ce jour J : transport gratuit, 800 bureaux de vote au choix de l’électeur.

En moyenne au Texas plus d’électeurs ont déjà exprimé leur vote que lors de la dernière élection présidentielle.

Parmi les autres États à surveiller : Floride, Ohio, Pennsylvanie, Michigan, Géorgie, Caroline du Nord, Arizona, Iowa, Minnesota et Wisconsin.

Je pense que beaucoup de gens soutiennent Donald Trump. Ils ne l’ont pas affiché clairement avant parce qu’on les en a empêchés. Les démocrates conditionnent les gens pour être violents envers ceux qui ne partagent pas la même opinion qu’eux. Et je crois qu’il y aura beaucoup d’électeurs de Donald Trump aujourd’hui…

Source: RFI 

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